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Myriophylle à épis: Une menace silencieuse pour le Lac Pope

Qu'est-ce que le Myriophylle à épis ?

IMPORTANT : Le Myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) est une espèce ENVAHISSANTE, PAS indigène au Québec.

Le Myriophylle à épis, également connu sous le nom de myriophylle d'Eurasie, est une plante aquatique submergée envahissante originaire d'Europe, d'Asie et d'Afrique du Nord. Cette espèce hautement invasive a été introduite accidentellement en Amérique du Nord dans les années 1940, probablement par les eaux de ballast des navires ou par le commerce d'aquarium. Elle s'est d'abord établie au Québec en 1958 dans le fleuve Saint-Laurent et colonise maintenant plus de 200 plans d'eau dans la province.

Le myriophylle à épis peut atteindre jusqu'à 2,5 mètres de longueur, avec des tiges minces portant des feuilles submergées disposées en verticilles de quatre. La plante forme des herbiers denses avec des épis de petites fleurs qui émergent de l'eau (fin juillet-début août).

Comment identifier le Myriophylle à épis

Caractéristiques principales :

  • Feuilles : Feuilles plumeuses disposées en verticilles de 3 à 6 (souvent 4) autour de la tige, composées de 12 à 24 paires de folioles filiformes
  • Longueur des feuilles : Généralement entre 15-35 mm de long
  • Comportement hors de l'eau : Les feuilles deviennent molles et retombent contre la tige lorsque la plante est sortie de l'eau
  • Tiges : Tiges typiquement brun clair, parfois roses, avec des extrémités souvent rouges ou roses
  • Fleurs : Fleurs discrètes, orange-rouge, de 4-6 mm de long, produites sur un épi de 5-15 cm qui s'élève verticalement au-dessus de la surface de l'eau

Différenciation CRUCIALE avec les espèces indigènes bénéfiques

l est absolument essentiel de distinguer le myriophylle à épis ENVAHISSANT des espèces indigènes qui jouent un rôle vital dans l'écosystème du lac :

Myriophylle du Nord (Myriophyllum sibiricum) - ESPÈCE INDIGÈNE À PROTÉGER :

  • NDIGÈNE au Canada depuis des millénaires - cette espèce DOIT être préservée
  • Ne possède que 5-9 paires de folioles (versus 12-21 pour l'espèce invasive)
  • Feuilles qui restent rigides hors de l'eau
  • Produit des turions (bourgeons d'hiver) que ne produit pas le myriophylle à épis
  • Se ramifie peu contrairement au myriophylle à épis qui se ramifie abondamment
  • Fournit un habitat de qualité pour les invertébrés et les poissons indigènes

Autres espèces indigènes à ne pas confondre :

  • Cornifle nageant (Ceratophyllum demersum) : Ses feuilles rigides conservent leur forme hors de l'eau
  • Utriculaires (Utricularia spp.) : Plantes carnivores avec des feuilles modifiées (petites vésicules noires) qui agissent comme des flotteurs et des pièges à insectes
  • Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum) : Autre espèce de myriophylle indigène

⚠️ CONFUSION DANGEREUSE : Il existe 6 espèces de myriophylles indigènes au Québec. Seuls des experts peuvent les différencier avec certitude, d'où l'importance absolue de faire appel à des professionnels.

Impacts écologiques dévastateurs

Le myriophylle à épis crée des écosystèmes avec moins de sources de nourriture pour les poissons environnants en raison de son incapacité à fournir le même microhabitat pour les invertébrés que les espèces végétales aquatiques indigènes. Les impacts incluent :

  • Compétition agressive : Évince les plantes indigènes et crée des tapis denses qui interfèrent avec l'activité récréative
  • Zones hypoxiques : La croissance dense bloque la pénétration du soleil vers la végétation aquatique indigène, les empêchant de photosynthétiser
  • Impact sur la pêche : Crée des microhabitats pour les poissons juvéniles et obstrue l'espace pour les poissons plus gros, perturbant ultimement les habitudes alimentaires normales
  • Réduction de la biodiversité : Forme d'épais tapis de végétation à la surface qui bloquent la lumière, réduisant la biodiversité et déoxygénant l'eau lors de la décomposition

⚠️ ATTENTION : Pourquoi vous ne devez JAMAIS tenter de l'enlever vous-même

Risques pour les espèces indigènes : Toute tentative de retrait non professionnelle peut accidentellement détruire les précieuses espèces indigènes qui ressemblent au myriophylle à épis. Les 6 espèces de myriophylles indigènes du Québec sont essentielles pour l'écosystème et leur élimination accidentelle pourrait causer des dommages écologiques irréversibles.

La prolifération explosive par fragmentation :

Le myriophylle d'Eurasie croît principalement à partir de tiges cassées, connues sous le nom de fragments de pousses, ce qui augmente le taux auquel la plante peut se propager et croître. Chaque manipulation non professionnelle peut :

  • Multiplier le problème : Un seul fragment peut établir une nouvelle colonie
  • Propager l'invasion : Les activités de remorquage de bateaux se sont avérées être un vecteur important par lequel le myriophylle d'Eurasie peut se propager entre des plans d'eau autrement déconnectés
  • Aggraver la situation : Les tentatives d'arrachage manuel peuvent fragmenter la plante et créer des centaines de nouveaux points d'infection

Notre approche professionnelle

La récolte manuelle par des plongeurs formés avec des techniques appropriées s'est avérée capable de contrôler efficacement et de maintenir de nombreux lacs. Notre équipe utilise des méthodes scientifiquement validées incluant :

  • Évaluation préliminaire par des biologistes spécialisés
  • Techniques de retrait complet incluant les systèmes racinaires
  • Protocoles de confinement pour éviter la dispersion
  • Suivi post-intervention pour s'assurer de l'efficacité

Contactez-nous

Si vous soupçonnez la présence de myriophylle à épis dans les eaux du Lac Pope, ne tentez pas de l'enlever vous-même. Contactez immédiatement notre équipe de professionnels.


Références scientifiques / Scientific References

  1. Aiken, S.G., P.R. Newroth, and I. Wile. 1979. The biology of Canadian weeds. 34. Myriophyllum spicatum L. Canadian Journal of Plant Science 59(1):201-215.
  2. Madsen, J.D. 1998. Predicting invasion success of Eurasian watermilfoil. Journal of Aquatic Plant Management 36:28-32.
  3. Smith, C.S. and J.W. Barko. 1990. Ecology of Eurasian watermilfoil. Journal of Aquatic Plant Management 28:7-14.
  4. Borrowman, K.R., E.P.S. Sager, and R.A. Thum. 2014. Distribution of biotypes and hybrids of Myriophyllum spicatum and associated Euhrychiopsis lecontei in lakes of central Ontario. Lake and Reservoir Management 30:94-104.
  5. Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec. 2024. Guide d'identification des plantes aquatiques envahissantes en eau douce au Québec.

Images:

Plants de myriophylle à épis submergés. Crédit photo : Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec


Submerged Eurasian Watermilfoil plants. Photo credit: Ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec

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La Myriophylle à épis : une plante aquatique invasive ?